mardi 24 février 2009

L’angoisse de la page blanche… Ou l’art de la procrastination

Une semaine que le blog est en ligne, et à la seule pensée de prendre la plume, je sens la moiteur poindre sous mes aisselles, les sueurs froides me traverser le corps et mon estomac se nouer comme un « 8 de Bruxelles ». Un coup d’œil compulsif à l’horloge, comme pour me rappeler que « je n’écris pas assez vite », et tout à coup, une multitude de petites tâches sans importance se rappellent à moi. Cette vaisselle qui traîne depuis deux jours, ce bureau qui croule sous un monticule de documents, ces vêtements d’hiver qu’il faut absolument trier, ce magazine que je m’étais promis de lire… Subitement, ils revêtent un caractère urgent, au point que leur vue me devient insupportable. Non, je ne peux décemment pas écrire avec un bordel pareil autour de moi !

Voilà comment je m’applique à fuir mon rêve, comme l’amateur de voitures tente de résister aux conditions Peugeot. Pour une journaliste refoulée qui s’apprête enfin à faire le grand saut, c’est le comble. Et ça fait des années que ça dure !

Pendant mes études, déjà, jugeant que mes camarades de classe écrivaient bien mieux que moi, je me suis convaincue que « finalement, je n’aimais pas le journalisme ». Après tout, si chaque fois que je m’y mettais, j’étais à la limite de l’infarctus du myocarde, c’est que je n’étais pas faite pour ça. J’ai donc remballé pour deux ans de plus à l’unif, et quand est venu le temps (ou l’obligation ?) d’entrer dans « la vie active », j’ai été tour à tour serveuse, vendeuse, hôtesse, placeuse d’anti-vols dans l’arrière boutique du C&A et distributrice de toutes boîtes. L’intérim c’est facile, y a pas de pression, on n’attend pas grand-chose de toi.

Après moult stages bénévoles dans le domaine de la communication, histoire de me persuader que moi aussi, j’étais capable de fournir un travail de qualité en échange d’un salaire, j’ai enfin trouvé un emploi… dans un domaine tout autre.

C’est l’histoire de ma vie, la fuite en avant, comme disent les psys.

J’aime tout, je veux tout faire, tout lire, tout vivre, tout apprendre. Pas assez d’une vie pour arriver au bout de mon interminable « to-do list ». J’arrive pas à me poser, j’sais pas par où commencer. Et à force de m’éparpiller, d’être constamment sur plusieurs fronts, je finis par m’épuiser et par culpabiliser de n’avoir « rien fait ».

Cette hyperactivité que certains m’envient ne serait finalement qu’une stratégie inconsciente pour échapper à l’échec.

A l’échec, ou à la réussite ?

A méditer.

Si vous aussi, si vous avez peur de réussir, si vous aussi, vous procrastinez, laissez vos témoignages sur ce blog, je planche sur un article 

Mimie,
La femme Barbara (du pauvre)

8 commentaires:

  1. Waouw! Le bras droit s'incline devant le maître! Je me reconnais tellement dans ce portrait et cette description très juste de la procrastination que ça me fait peur! J'en veux pour preuve que j'avais décidé de me remettre à bosser après un dernier tour sur le blog en triple vitesse et que me voilà encore en train de traîner dans les fenêtres de commentaires, n'ayant su résister non aux tentations Peugeot (rrhhaa, ces pubs!) mais à l'envie de te répondre... En tout cas une chose est sure : arrête de tourner autour du pot et fonce!!! Ta plume douce-amère va conquérir les coeurs les plus hermétiques à la belle prose!

    Kus Sugus

    Drichn'

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  2. Je peux pas le publier sur FFFace? Allez, quoi...

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  3. C'est gentil Drich, mais honnêtement j'étais en train de me dire que ma chute était un peu abrupte, et, somme toute, assez facile: le "A méditer" retourné au lecteur en guise de conclusion, c'est moyen...

    En fait, cet article est un peu une mise en abîme de son propre contenu: il s'éparpille sans se recentrer au final. Pour ma défense, je dirais qu'après avoir mis deux heures à écrire 30 malheureuses lignes, avec une jambe de plus en plus kyperkinétique et un ulcère naissant à l'estomac, j'ai choisi la voie de la facilité, du "suite au prochain épisode" :-)

    Mais suite il y aura! Comme par exemple: qu'est-ce que la procrastination? Quelles sont ses causes? Comment la surpasser? etc etc...

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  4. Et pour Face, attends encore un peu alors, que j'y ajoute une fin digne de ce nom...

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  5. WHOOO ça va aller, oui! Tu sais, Jack, il y a pire que le procotra...la portocra...euh, la procrastination (ouf c'est dit!), c'est l'auto-flagellation...

    Et je reconnais bien là ton oeil de perfectionniste trop critique envers toi-même (je sais de quoi je parle, après avoir rédigé quelques travaux à l'unif avec toi). Ton style n'a aucun problème, ni la construction du texte, ni la singularité des synonymes, ni la coordination des temps, ni le rythme de la syntaxe, ni le discours diégétique, enfin bref...C'EST DANS TA TÊTE!!!!

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  6. Et oui, les épaisses synapses du cortex jacquesque sont insondables voire impénétrables. Le dernier aventurier a y avoir posé le pied ne s'en est jamais remis. Il raconta y avoir vu nombre de farfadets, de goules et d'autres bêtes inconnues de l'encyclopédie de la faune mondiale. Tout le petit monde de la forêt aurait, aux dires de l'homme, élu domicile dans le cerveau malade de notre pauvre Jack. Délires d'un pauvre amateur de gnôle ou réalité? Le doute plane...

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  7. En tout cas, moi, j'irai pas vérifier....z'êtes fous ou quoi?

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  8. Cet article est tout moi aussi... Soit ça me rassure, soit je m'effraie de voir que nous sommes tous des névrosés compulsifs et anxieux...
    J'ai récemment commencé un livre "Libérez votre créativité", qui, outre un titre américano-kitsch (si cela n'est pas redondant), offre une méthode en 12 leçons/12 semaines pour nous dégager de nos craintes, de notre perfectionnisme, des autres, en gros, des blocages sources de cette procrastination, qui empêchent notre épanouissement créatif. Mouais. Je ne suis pas entièrement convaincue, mais ça fait du bien.

    Quoiqu'il en soit, pourquoi a-t-on impérieusement besoin de mettre de l'ordre autour de soi pour se mettre au bureau... Par faute de pouvoir ranger dans sa tête ??

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