lundi 23 février 2009

(Tell me why) I DON'T LIKE MONDAYS (ou C'est lundi, c'est raviolis)

Qu'y a-t-il de plus aglamour qu'un lundi matin?

Voilà une question qui mérite d'être soulevée en ce lendemain-de-weekend douloureux. Reconnaissons-le, peu d'œuvres cinématographiques ou littéraires traitent de ce premier jour de semaine, que nombre d'entre nous semblent redouter comme on craint une gueule de bois imprévue avant une bonne fête programmée de longue date. Mais revenons à cette question cruciale que je me permets de vous soumettre dès-potron-minet. Je le disais, peu de films, peu de livres évoquent le réveil douloureux des protagonistes le lundi matin, la bouche pâteuse et le regard vitreux. On ne retrouve pas Cendrillon et le Prince Charmant le surlendemain du Bal. Le lendemain est déjà généralement éclipsé, alors qui en a quelque chose à faire du surlendemain? On imagine mal Prince Charmant dire à Cendrillon : "Bon, j'ai une conference call avec Père notre Roi et Dame Gisèle à 11h, je rentre tôt parce que j'ai la barre. Et si tu pouvais passer un coup de torchon quand je...Oh non, pardon, chérie, je ne voulais pas, chérie, reviens, c'était pour rire, Cendyyyy...." De même, qu’est devenue Viviane après qu'elle ait réussi à glisser ses fesses sans trop d'encombres dans le toit ouvrant de la voiture d'Edouard (Mais si allez, rappelez-vous, la fin kitschissime - mais qu'on a toutes revue 42 fois - de Pretty Woman : "Princesse Viviane, Princesse Viviane..."). Est-ce que le lundi matin, elle appuie 36 fois sur le bouton snooze de sa radio avant d’enfin décoller ses paupières et d'aller faire un p'tit Senseo à Eddy? Là où je veux en venir, c'est que cette matinée lundesque - tiens, il n'existe pas d'adjectif pour "du lundi" ? Ah ben non…- a pour moi valeur de métaphore. Le lundi est à la semaine ce que le mois de janvier est à l’année, et la quatrième année à la vie de couple : un passage vide, creux et - oserais-je ? - tue l'amour. C'est l'instant Z, celui où on touche presque le fond et où seul un bon coup de pied peut nous permettre de remonter à la surface. Une descente, certes pour prendre son élan et mieux repartir, mais une descente quand même.

Personnellement, je me réveille le lundi matin avec un sentiment de vide et de désespoir profond, dont j'ai l'impression que jamais je ne me débarrasserai. Et là, ce qu’il me reste de neurones semble aussi aphasique que moi. Aucun d’eux pour me dire : « Euh, Adri, ça va, relativise un peu, t’es pas à Gaza, t’as pas eu ta maison rasée par un incendie dévastateur, t’as même pas d’action chez Fortis, c’est juste lundi matin, tu vas t’en sortir, ma grande ! ». Oui mais, le lundi matin, ça veut dire aussi rouvrir les compartiments de notre cerveau qu’on avait fermés à double-tour pour le weekend. Et, avec mon bordel pathologique, quand je les rouvre, y a tout une grosse pile de papiers et de « to do list » qui en jaillissent. Et j’affronte ainsi ma semaine en mode « brouillon » (ou « draft » pour faire plus trendy). Sur des bonnes bases, quoi ;-).

Et oui, le lundi matin est définitivement "tue-le-glamour". Même le monde de la nuit a son lundi matin. Pour citer un chanteur franchouse pas aussi charming que son fils mais quand même « bien fait, ma foi » - comme dirait la voisine ardennaise de ma meilleure amie – et je précise que je n’ai rien contre les Ardennais, l’étant moi-même par mes parents - - « Les travestis vont se raser, les stripteaseuses sont rhabillées ». Et j’ajouterais : « Clem décide d'oublier le prénom de l’hidalgo qu’elle a rencontré vendredi à la soirée Anarchic, qu’elle va d’ailleurs oublier d’appeler ce soir. » « Féline se jure de ne plus boire de Triple Westmalle après du Liebefraumilch et de la Sangria du Colruyt quand elle est sous antibiotiques» (Bon, y a pas le nombre de pieds requis pour que mes paroles puissent s'incruster dans la chanson de Dutronc, mais bon, n'est pas Zazie qui veut, surtout...un lundi matin.

Quant à moi, je me console en écoutant la douce voix de Vanessa Klak énumérer les divers embarras de circulation qui ont lieu un peu partout dans Bruxelles et à sa périphérie, alors que j’avance, j’avance, j’avance sur les routes de campagne à travers des paysages presque verdoyants, avec ma jeune Padawan qui me sourit à l’arrière…

Bon lundi !

Adrichliebefraumilch


1 commentaire:

  1. eh bien voilà le genre d'article qui me fout la pêche le lundi matin moi...dommage que je n'aie pas de boulot, j'aurais été contente d'y aller ce matin :)!

    Le pire, c'est que même en temps que chômeuse, je hais les lundi matins!!!!

    En tout cas, une chose est sûre, ta plume ne craint ni les week-end qui chantent, ni les lundi qui déchantent!

    un vrai régal!

    Féline

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